top of page
Rechercher
  • Viviane Cangeloni

«Un collectionneur cambrioleur pénètre par effraction dans la National Gallery pour voler ses peintures favorites. Renoncera-t-il finalement à en prendre certaines de crainte de ne pas être capable de les exposer de telle sorte qu’il puisse en révéler la pleine splendeur».

Traduction d’un extrait de l’écrit du peintre anglais Lucian Freud dans L’œil de l’artiste, 1987.

  • Viviane Cangeloni

« Lorsque le monde des hommes me contraint à observer ses lois, lorsque mon désir brise son front contre le monde des interdits, lorsque mes mains et mes jambes se trouvent emprisonnées dans les fers implacables des préjugés et des cultures, alors je frissonne, je gémis et je pleure. Espace, je t'ai perdu et je rentre en moi-même. Je m'enferme au faîte de mon clocher où, la tête dans les nuages, je fabrique l'art, la science et la folie. »

Extrait de Éloge de la fuite de Henri Laborit, 1976.

  • Viviane Cangeloni

« Nous faisons de la perception avec du perçu et comme le perçu lui-même ne nous est évidemment accessible qu'à travers la perception, nous ne comprenons finalement ni l'un, ni l'autre. Nous sommes pris dans le monde et nous n'arrivons pas à nous en détacher pour passer à la conscience du monde.» (Merleau-Ponty, extrait de la "Phénoménologie de la perception").

C’était en 1945.

Je mets cette réflexion toujours d’actualité en vis-à-vis de celle d’Anton Ehrenzweig : « on pourrait définir la créativité comme la capacité à transformer l’aspect chaotique de l’indifférentiation en un ordre caché qu’on puisse embrasser par une vision compréhensive (syncrétique). » Extrait de L’ordre caché dans l’art.

C’était en 1976

Et en 2021 ?

Plus que jamais nous interrogeons la réalité dans un monde qui change et nous demande une réévaluation de nos valeurs, acquis, certitudes, croyances. Dans une période où confusion, polarisation, réglementations, périls et peurs coexistent en même temps que des perles de solidarités, découvertes et courages. Dans notre conscience, personnelle et collective, comment pouvons- nous accueillir ce chaos pour que nos vies soient plus créatives ? Et pour l’art ? Le monde de la culture a tant souffert durant cette crise. Sur le plan financier, social, identitaire. Quelle est la fonction de l’art aujourd’hui ? Demain ? Une crise personnelle nous transforme ; une crise collective nous impacte. Au départ, l’artiste est mû par un désir et un besoin personnel de créer. Mais il s’adresse. Il partage son expression. Et cela doit avoir un sens pour la collectivité et lui ajouter une plus-value. L’art à venir sera-t-il témoin, messager de notre mutation en marche ? Participera-t-il à cette transformation en jouant un rôle d’éveil ? Sa nature est peut-être mise au défi de se réinventer ! Je ne me vois pas créer aujourd’hui sur le mode d’hier. Je ne suis pas tout à fait la même alors que ma contemporanéité est bousculée d’une façon qui ne peut être ni effacée ni oubliée.

bottom of page