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ŒUVRES

Plusieurs périodes et techniques dans mon expression. Chacune explore une certaine approche de la réalité. 
Parfois domine ce que je ressens en observant directement la réalité, celle du modèle par exemple, comme avec la période acrylique plus extravertie. Avec la joie d’explorer la matière et les couleurs de la peinture. Ou via les dessins qu’il s’agisse d’objet ou de personnes, tout est vivant ! Ou encore par photographie.
Parfois, c’est en m’éloignant de cette prise directe du regard que se réinvente le souvenir. Comme avec les paysages intérieurs, les photo-peintures, les gravures.
La nature et son substrat mythique occupent une place de plus en prépondérante dans mon travail. Tout comme les questions existentielles qui interpellent l’homme dans son humanité et sa relation à l’univers.

Extrait de l’entretien avec Marine Manouvrier, à l’occasion de l’exposition à Bruxelles à l’Hôtel Communal d’Auderghem en Septembre 2001.
Politologue de formation, Marine Manouvrier est également passionnée par l’histoire de l’aventure artistique, dans ce qu’elle a d’universel. 


« M. M: Viviane, comment vous inscrivez-vous par rapport à l'art contemporain, surtout avec ces photo-peintures des années 1996/97 qui marquent un tournant dans votre expression ? 
V.C : Notre civilisation vit une mutation de ses valeurs dans tous les domaines. L'art n'y échappe pas. M'inscrire dans l'art actuel, c'est participer à une interrogation aussi colossale qu'inévitable tout en tenant compte des impératifs plastiques. L'évolution aujourd'hui n'est pas simplement technique. Elle touche aux concepts fondateurs de notre espèce humaine. Traduire cette préoccupation de façon visuelle implique le respect d'un métier et de ses lois spécifiques, dont celle du Beau conjugué au Vrai me semble toujours essentielle. L'immanence du Beau, si radicalement rejetée durant la fin du XXème siècle, tente une fragile renaissance. Respecter cette valeur ne garantit pas le résultat, mais participe à ma recherche. Pour moi, l'art c'est le corps de la vérité sous forme de beauté. Cette incarnation peut provoquer une émotion intense et subtile qui nous révèle à nous-mêmes et nous transforme. Reste à savoir, quelle est la forme de ce vrai, de ce beau, aujourd’hui. Et comment réussir à l'exprimer dans un langage contemporain ! C’est un vrai défi en toute humilité ! »


Je ne savais pas si bien dire. En 2021 plus que jamais cela reste vrai pour moi. 

 

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