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VIDÉO
LE RETOUR DE DÉMÉTER

Vidéo 24 minutes

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Si le mythe se rapporte à des évènements des premiers âges du monde, il transporte une structure archétypale universelle riche de sens. 
À l’heure où l’eau, l’agriculture, la relation à la terre sont en question tandis que l’homme et le monde vivent des bouleversements de civilisation, le mythe de Déméter se réactualise.

Qui était cette déesse de l’ancienne Grèce ?

Son nom brode une pluralité de sens autour du concept de mère.
Mère de la terre en tant que déesse protectrice des moissons et de l’agriculture
Mère de la vie et de ce qui pousse
Mère nourricière des humains auxquels elle enseigne les semis et le labour
Mère proche de toutes les mères dans sa relation avec sa fille Korê.

C’est grâce à ce lien d’amour qu’elle rencontre sa vulnérabilité et vit une épreuve transformatrice. 
Un jour, Déméter entend l’appel de sa fille qui disparaît avec un grand cri. Déguisée en vieille mendiante, elle la cherche désespérément en marchant neuf jours et neuf nuits sans manger ni dormir. Elle néglige son rôle de déesse nourricière. Les hommes meurent de faim. Ils oublient les Dieux. La terre va mal.
Le désespoir de Déméter se fait colère quand elle apprend ce dont les autres divinités sont bien au courant : Pluton souverain des morts a enlevé Korê pour en faire son épouse. 
Déméter exige son retour immédiat. Hélas, Korê a mangé chez les morts des pépins de grenade. Or, qui absorbe une nourriture au royaume des ténèbres est condamné à y rester. 
Déméter n'est plus que furie. Tant que sa fille ne lui sera pas rendue, elle affamera les hommes et saccagera la terre. 
Jupiter, Dieu des Dieux est acculé à un compromis : Korê n’a mangé qu’un peu du fruit, elle pourra donc revenir sur terre pour le temps proportionnel à fraction non consommée, pour l’autre partie, elle restera auprès de son époux.
C’est ainsi qu’au printemps et à l’été, quand elle revient sur terre avec sa mère la nature renaît et quand elle est sous terre durant l’automne et l’hiver, la nature meurt.

Bien plus qu’une métaphore des saisons, ce mythe est la mise en récit de multiples métamorphoses initiatiques. 
Celle d’une jeune fille qui se sépare de la mère toute puissante et devient femme à part entière. 
Et dont l’innocence apparente en traversant une mort, intègre son ombre intérieure et accomplit son individuation. Ainsi Korê se transforme en Perséphone, reine des morts et rites de passage.
Celle d’une mère qui fait le deuil du lien fusionnel avec sa fille.
Et d’une déesse mère qui expérimentant les épreuves humaines en transmute les souffrances et leurs effets destructeurs, accédant ainsi à une nouvelle dimension de sa fonction divine.
Désormais, Déméter n’apportera pas seulement aux hommes la nourriture matérielle, mais aussi la nourriture spirituelle en présidant avec Perséphone aux mystères d’Éleusis, un rite de purification de l’homme pour son renouveau.

Ces métamorphoses évoquent et subliment les nôtres face à une crise personnelle majeure.
Quand la crise devient collective, Le retour de Déméter interroge le devenir du corps de la terre, le corpus de notre civilisation et le futur de l’Homo Sapiens. 

 

Viviane Cangeloni 
Mai 2023, Bruxelles 

Ombre, individuation, archétypal, employés ici selon nomination et sens donnés par Carl Jung.

           

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