top of page
Rechercher
  • Viviane Cangeloni

ART ET MULTICULTURE

L’art d’écrire en passe par la langue dite maternelle. Et la langue, par une première empreinte essentielle, celle du sol natal avec sa parole et sa culture. La question de l’identité en découle. Quand le sentiment d’appartenance est en péril, l'écriture peut se faire couture, reprise réparatrice au fil des mots de ce qui en soi reste déchiré. Bien avant la mondialisation et la crise sanitaire, l’une des héroïnes de Marguerite Duras l’exprime avec ces phrases émouvantes : « Sans réponse, je sens cette peine sourdre de ma biculture. Je ne voulais pas être une femme exceptionnelle ni extraordinaire, seulement être ordinaire, normale, avec qui la vie serait simple, sereine. Je ressemble aux femmes de mon pays. Seuls, l’exil, le déplacement ont fait de moi une femme riche d’une autre culture. » Cela reste particulièrement vrai aujourd'hui dans notre monde métissé et multiculturel où les racines se ramifient en rhizomes tandis que la nostalgie du retour aux sources du local s’accentue entre enrichissement humain et sentiment d’exil. L’écriture de demain pourrait-elle devenir terre de remembrement interne pour une guérison de notre fracture ?

85 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page