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  • Viviane Cangeloni

Je ne fais ni de l’Art pour l’Art, ni de l’Art contre l’Art. Je suis pour l’Art, mais pour l’art qui n’a rien à voir avec l’Art, car l’art a tout à voir avec la vie.


Cette phrase du peintre Robert Rauschenberg préserve le lien essentiel entre l’artiste, la création, le public, la vie. L’art n’est pas l’idéalisation d’un monde à part. Il est la quintessence de l’expérience d’un vécu transfiguré par une forme telle qu’apparaît une beauté signifiante. Celle de ce vivant révélé qui nous saisit d’émotion, d’intelligence, de plénitude, de transformation, de gratitude. Et pendant un moment de contemplation, voilà que nous éprouvons le sentiment d’éternité.


Viviane Cangeloni

  • Viviane Cangeloni

Le sens de la simplicité

Derrière des choses simples je me cache, pour que vous me trouviez ; si vous ne me trouvez pas, vous trouverez les choses, vous toucherez ce que ma main a touché, les traces de nos mains se joindront l’une à l’autre. La lune du mois d’août brille dans la cuisine comme un pot étamé (…) elle éclaire la maison vide et le silence agenouillé de la maison – le silence est toujours agenouillé. Chaque mot est un départ pour une rencontre – annulée souvent – et c’est un mot vrai seulement quand, pour cette rencontre, il insiste.


Extrait poétique de Yannis Ritsos, (1919-1990), écrivain grec engagé, contemporain de la guerre civile qui déchira son pays.

Ces choses simples que nous ne voyons pas toujours sont nimbées de notre lien unique au monde. Celui qui fait de nous des hommes debout et des femmes en fleurs. Celui qui peut faire de notre parole une terre de rencontres résistantes à l’absurde, à la destruction et fertiles d’enchantements.


Viviane Cangeloni

  • Viviane Cangeloni

L’art d’écrire en passe par la langue dite maternelle. Et la langue, par une première empreinte essentielle, celle du sol natal avec sa parole et sa culture. La question de l’identité en découle. Quand le sentiment d’appartenance est en péril, l'écriture peut se faire couture, reprise réparatrice au fil des mots de ce qui en soi reste déchiré. Bien avant la mondialisation et la crise sanitaire, l’une des héroïnes de Marguerite Duras l’exprime avec ces phrases émouvantes : « Sans réponse, je sens cette peine sourdre de ma biculture. Je ne voulais pas être une femme exceptionnelle ni extraordinaire, seulement être ordinaire, normale, avec qui la vie serait simple, sereine. Je ressemble aux femmes de mon pays. Seuls, l’exil, le déplacement ont fait de moi une femme riche d’une autre culture. » Cela reste particulièrement vrai aujourd'hui dans notre monde métissé et multiculturel où les racines se ramifient en rhizomes tandis que la nostalgie du retour aux sources du local s’accentue entre enrichissement humain et sentiment d’exil. L’écriture de demain pourrait-elle devenir terre de remembrement interne pour une guérison de notre fracture ?

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